J'erre de livre en livre, ne sachant plus auquel m'attacher. Longtemps j'ai aimé collectionner les savoirs. Peupler ma vie de la pensée des autres. Mais un seul homme peut-il absorber toutes les pensées du monde ? Et cette quête, vers quoi, vers qui mène-t-elle ? Ma vie s'achève. Elle aura duré presqu'un siècle. C'est beaucoup plus que n'en demande un homme. Mais l'humanité demande-telle à vivre ? Elle est. Et le mystère de cette présence dans l'univers reste et restera à jamais un mystère. Car plus loin sont repoussées les limites du savoir, plus nombreuses viennent les questions. Et plus loin encore est repoussée la réponse à celle que pose notre présence. Notre présence et notre conscience. La conscience de notre présence.